Le tribunal refuse l'expulsion des exilés de Norrent-Fontes
Expulsion du camp de Norrent-Fontes
Assemblée générale 2018 de l'association
Chère adhérente, cher adhérent,
Nous avons le plaisir de vous inviter à l’assemblée générale de notre
association qui se tiendra le :
Vendredi 27 avril 2018 à 18 heures ,
Salle Charles , rue des chats à Lillers
L’ordre du jour sera le suivant :
- Présentation et vote du bilan moral et d’activité,
- Présentation et vote du bilan financier,
- Discussion et vote du projet pour l’année à venir,
- Élection du Conseil d’Administration de Terre d’Errance.
Notre assemblée générale est ouverte à toute personne désirant s’informer de
la situation des exilé.e.s de passage et celle de l’association. Cependant, au moment des votes, seul-e-s les adhérentes et adhérents à jour de leur cotisation de l’année en cours pourront
s’exprimer.
Pour adhérer ou renouveler votre adhésion, il suffit de nous envoyer un chèque
de 5 euros (ou plus) à l’ordre de Terre d’Errance, accompagné du bulletin ci dessous rempli ; Ou adhérer sur place.
A l'issue des débats, nous vous proposons de partager avec nous un repas sous
forme d'auberge espagnole : amenez une salade, une tarte salée, sucrée ou un gâteau que nous partagerons autour du verre de l'amitié ! (l'association se charge des boissons)
Depuis fin septembre 2017, quelques exilé(e)s ( 30) sont sur le terrain d'un bénévole de Terre d'errance.
A ce jour , ils sont 18 sur le camp. Le maire de Quernes dit dans la presse qu'il n'y a pas de problème avec les migrants.
Situation très précaire ( pas d'eau, ni d'électricité.....sauf aide des bénévoles)
Durant cette période d'hiver : pas de mise à l'abri car la préfecture dit qu'il n'y a plus
de camp à Norrent-Fontes .
Ils étaient pourtant sur des terrains publics mais aussi privés :
Terrain squatté = abri possible par la préfecture en cas de grand froid
Terrain prêté = rien
L'huda de Fouquières les Béthune est ouvert depuis le 6 décembre 2017. Quelques exilé(e)s de Quernes y sont accueillis.
Article voix du Nord du 11 décembre 2017:
Ce que va accueillir le village deFouquières-lès-Béthune,
c’est un « HUDA »,
hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile. « Rien à voir avecCroisilles,Belvalou,
bientôt,Nédonchel »,
insiste le sous-préfet de l’arrondissement de Béthune,Nicolas
Honoré.
De tous les migrants accueillis dans les CAES, seuls deux profils correspondent au HUDA fouquiérois, poursuit le sous-préfet. « Soit
les demandeurs d’asile au sens strict, soit les migrants dits dublinés »,
ceux dont la demande d’asile ne peut être examinée que par le pays dans lequel ils ont posé le pied en premier (souvent l’Italie, la Grèce...). Ces derniers seulement
« seront
assignés à résidence »,
pas empêchés de sortir « mais
tenus de pointer régulièrement au commissariat ou à la gendarmerie. Il n’est pas question d’un centre de rétention ! »
LeHUDA
de Fouquièresfait
partie des étapes suivantes et sera« le
premier mis en place dans le Pas-de-Calais ».Ici,
les séjours auront vocation à être temporaires, ils sont destinés à des profils de migrants très spécifiques. Ils « fluidifient »
le transit dans les CAES.
Assemblée générale de Terre d'Errance
L'association Terre d'Errance a le plaisir de vous inviter à son :
Assemblée Générale le samedi 1er avril 2017
10h, salle Dejardin, à BURBURE
Dans ce contexte un peu tendu, nous voulons cette assemblée la plus participative possible: sans longs discours et avec de nombreux échanges. Elle sera suivie d'une auberge espagnole:
apportez un petit quelque chose à manger, l'association se charge des boissons !
Procès d'habitants de la vallée de la Roya « coupables » d'être venus en aide à des réfugié⋅e⋅s, avec la
menace de lourdes sanctions. Mesures d'intimidation, poursuites - et parfois condamnations - de personnes ayant agi en soutien de migrant⋅e⋅s ou de
Roms, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à
St-Etienne, à Meaux... On assiste depuis plusieurs mois à la
recrudescence de cas où la solidarité est tenue pour un délit.
Il est clair que les autorités entendent faire plier les citoyennes et les citoyens qui n'adhèrent pas aux politiques de non accueil et de mise à l'écart des migrants, et qu'elles n'hésitent pas
pour cela à les assimiler à ceux qui profitent de la vulnérabilité des exilé⋅e⋅s et les exploitent, passeurs et trafiquants en tout genre.
100 organisations associatives ou syndicales, nationales ou locales, publient un manifeste par lequel elles entendent dénoncer ces procédés. Dans les semaines qui viennent, elles mettront en
œuvre toutes sortes d'actions afin que soient préservés le droit de regard, le droit de critique, le droit de s'opposer à des politiques qu'on désapprouve, le droit de se conduire autrement qu'en
agent de politiques de fermeture : le droit d'agir en toute humanité.
12 janvier 2017
Communiqué de presse inter-associatif
Meurtre d’un exilé à Norrent-Fontes: quand l’État ment afin de contourner une décision de justice
Norrent Fontes, le 20.10.2016
Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 octobre 2016, un meurtre a eu lieu sur le bidonville de Norrent-Fontes dans lequel environ trois cent exilés fuyant la dictature érythréenne, la guerre au
Soudan ou le régime autoritaire d’Addis Abeba, ont trouvé refuge. Tous, hommes et femmes, confrontés à l’absence de dispositif d’accueil et d’hébergement adaptés, vivent dans des conditions de
très grande précarité, espérant trouver un ailleurs meilleur par-delà la frontière franco-britannique.
Mohammad Omar, âgé de 26 ans et de nationalité soudanaise faisait partie de ces personnes. Comme elles, il dépendait de passeurs dans le contexte des politiques migratoires actuelles. Il s’était
accroché à plusieurs reprises avec les passeurs. Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 octobre 2016, les passeurs ont voulu lui faire payer cette insubordination et l’ont battu à mort.
Un proche de la victime a essayé de s’interposer et a aussi été frappé. Une femme a également tenté de raisonner les agresseurs. Ceux-ci l’ont repoussée violemment avant de la menacer si elle
parlait.
Les habitants du campement témoins de la scène, ont alerté les secours et des bénévoles.
Les meurtriers ayant caché le corps de leur victime, il y a eu un moment d'affolements et de tensions avant que Mohammad soit retrouvé, déjà inconscient.
Le soir même, plusieurs personnes ont demandé à témoigner. Tous les témoignages pris le lendemain en gendarmerie de Lillers accusent nommément quelques personnes précises : les meurtriers.
Ainsi, contrairement à ce que prétend le porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais, le drame survenu n’est pas le résultat d’une «bagarre entre une cinquantaine de migrants soudanais et
érythréens alcoolisés»1, mais bien une agression caractérisée de quelques hommes contre un autre en situation de précarité2.
Une rixe aurait fait beaucoup plus de victimes qu'un mort et un blessé. Il y aurait eu des témoignages d'une communauté contre une autre et vice-versa. Il n'en est rien.
Nous nous interrogeons sur la rapidité des autorités à communiquer sur ce drame alors qu'une enquête est en cours. Nous nous interrogeons également sur l'étrange impossibilité de la gendarmerie
de démanteler le réseau de passeurs scélérats alors même que depuis deux jours, les exilé.e.s sont prêt.e.s à témoigner contre eux.
La mairie du village et les autres propriétaires du terrain où se trouve le campement ont récemment été déboutés par le TGI de Béthune de leur demande de destruction.
La préfecture, aux manœuvres de leurs démarches judiciaires, instrumentalise la mort de Mohammad et néglige de démanteler un réseau de passeurs pour essayer de justifier une prochaine destruction
qui contournerait la décision de justice.
Analyser ce meurtre sous le prisme des rixes « communautaires » ou « inter-ethniques » est une explication trop facile. C'est oublier que les politiques de fermeture et de non-accueil
contraignent les personnes à vivre dans des conditions déplorables et les jettent dans les mains de personnes peu scrupuleuses.
Les habitants du campement de Norrent-Fontes et leurs soutiens sont toutes et tous sous le choc et en deuil. Ils et elles refusent l'instrumentalisation de ce drame.
2 Dans un article de La Voix du Nord, le substitut du procureur de Béthune parlera même d'une « une centaine de
personnes qui se donnaient des coups
Le tribunal refuse l'expulsion des exilé(e)s présents à Norrent-Fontes
Belle nouvelle !
Mercredi, le Tribunal de Grande Instance de Béthune a décidé de ne pas donner suite à la demande des propriétaires des terrains d'expulser les exilés et de détruire le campement de
Norrent-Fontes.
Les exilé.e.s ont le droit de rester là tant qu'un réel accompagnement ne sera pas mis en place.
La juge estime que les personnes qui survivent dans ce bidonville seraient plongées dans une précarité encore plus grande s'il était détruit et que les CAO ne constituent pas en soi un
accompagnement suffisant.
Exilé.e.s et soutiens, nous espérons que cette décision convaincra enfin les autorités municipales et préfectorales d'accepter une réflexion commune pour mettre en place un accompagnement réel et
améliorer les conditions de vie des habitant.e.s du campement dans l'optique d'une création d'une maison des migrants.
La situation à Calais et Grande-Synthe est très différente.
A Grande-Synthe, les principes d'accueil et de libre circulation posés lors de l'ouverture du camp en mars dernier ne sont plus d'actualité. Ces principes, mis à mal depuis que l'Etat finance le
projet ont laissé place à une porte fermée: désormais, plus personne n'est accueilli dans ce camp, même pas les personnes les plus vulnérables comme les mineur.e.s, accompagné.e.s ou non.
A Calais, l'expulsion des exilé.e.s et la destruction de leurs abris, est pour bientôt.
Le gouvernement
présenteles CAO (Centres d'Accueil et d'Orientation) comme la solution pour accueillir les personnes tout en les éloignant des points de passages et lieux de vie actuels.
Mais ça n'est pas tenir compte des trajectoires individuelles.
Certain-e-s exilé-e-s ont de la famille en Grande-Bretagne, d'autres y ont des projets universitaires ou parlent anglais. D'autres enfin ont des expériences douloureuses de leur transit en France
et ne veulent pas y rester.
Les CAO peuvent convenir aux personnes qui se questionnent sur
l'asile.
Mais selon les chiffres officiels, 43% des personnes accueillies en
CAO en partent sans donner de suites, surtout si elles ont été contraintes d'y aller, comme à Steenvoorde en juillet.
Communiqué de presse inter-associatif
Norrent-Fontes: le cycle des expulsions ne doit pas reprendre.
Depuis la fin des années 90, des réfugiés fuyant les guerres et dictatures d’Érythrée, d’Éthiopie et du Soudan
survivent dans les villages proches de l’aire de services de Saint-Hilaire- Cottes,sur l'A26, pour tenter d’entrer dans les camions en partance vers la
Grande-Bretagne.
Vendredi 24 juin 2016, des huissiers sont venus sur le campement de Norrent-Fontes pour remettre aux exilé-es une
assignation en référé à comparaître au tribunal de Grande Instance de Béthune à l’initiative, d’une part, de la commune pour la parcelle communale, et
d’autre part, des multi-propriétaires pour la parcelle agricole. Cette assignation informait en effet les exilé-es présent-es qu'une procédure était en cours, celle-ci ayant pour objet leur expulsion et la destruction de leur lieu de
vie.
Pourquoi maintenant ?
Rien n'explique cette décision soudaine. Une partie des terrains est occupée depuis 2008 et aucun événement notable
ne s'est récemment produit. Notons que, ces trois dernières années, l’État a financé des postes de travailleurs sociaux auprès des exilés. Nous notons que cette procédure survient dix jours après la fin de leur mission.
Que risque-t- il de se passer si l’expulsion est ordonnée ?
Comme toujours et partout depuis la destruction du camp de Sangatte, le cycle destructions /errance va reprendre :
Dans un premier temps, une partie des migrants se déplacera certainement à Calais, où les conditions sont encore plus
difficiles et largement dénoncées par de nombreux rapports officiels (Défenseur des Droits, Unicef, Médecins Sans Frontière).
L'aire de l'autoroute de Saint-Hilaire Cottes continuera à être un lieu incontournable pour essayer de passer en
Angleterre. Une partie des exilés reviendrait donc tenter de survivre dans les environs : l'expulsion ne fera que déplacer le problème en
l'aggravant.
Il est regrettable que les autorités locales et préfectorales ne comprennent pas cela et s'en tiennent au discours
facile et populiste de la destruction des abris, comme si les personnes qui survivent dans ces abris disparaissaient en même temps que les palettes,
les bâches et les couvertures données par les habitants alentours.
En les expulsant de leurs abris d'infortune sans proposer de solutions réalistes, les autorités abîment un peu plus
des personnes déjà très éprouvées par la vie.Cela détruit l'idée même du droit d'asile ainsi que celle du vivre ensemble.
Nous demandons aux autorités et collectivités locales concernées par la présence de campements d';infortune d'ouvrir
les yeux sur les conséquences des décisions qu'elles prennent en ne pensant qu'à court terme.
Nous demandons aux autorités d';ouvrir des discussions incluant l'ensemble des acteurs concernés: élus, exilés,
associations, ainsi que les services publics de santé, de sécurité et d'accompagnement social. Des discussions qui auraient pour but de faire enfin
respecter les droits fondamentaux de tous et de toutes et de sortir de cet engrenage coûteux pour tous et
à tous niveaux.
Nous continuerons à soutenir les exilés et à leur fournir de quoi s'abriter de la pluie et du vent, où qu'ils soient,
et ceci tant que l’État ne se montrera pas responsable et respectueux de leurs droits fondamentaux.
Associations signataires :
Arras Solidarité Réfugiés - Barlin et Réfugiés - La Brique – ECNou - Gynécologues Sans Frontière – Secours
Populaire de Vendin - Terre d'Errance
À la suite de la construction de barrières autour du port de Calais et du périmètres du Tunnel sous a Manche en 2000 et 2001, les autorités britanniques avaient offert aux autorités françaises
des radars militaires pour scanner les camions avant qu’ils traversent la Manche. En 2009, l’année de la séquence médiatique conduite par Éric Besson, ministre français de l’immigration, qui
avait culminé par la destruction de la « Jungle de Calais » et des autres squats et campements du Calaisis, un arrangement franco-britannique prévoyait un partage des coûts du renforcement des contrôles entre la France et le Royaume-uni. Depuis 2014, le
gouvernement britannique participe financièrement aux dépenses de contrôle de la frontière de la société Eurotunnel (voir ici, ici et là) et des autorités françaises (voir ici, ici, ici et là).
De nouvelles grilles et des dispositifs de sécurité ont été installés autour du port et des installations du Tunnel, la végétation, arbres et buissons, a été rasée sur des étendues entières, pour
faciliter le contrôle des approches, certains lieux ont été inondés pour rendre l’accès plus difficile et dangereux. Des grilles ont été posées en plusieurs étapes le long de la rocade d’accès au
port et de la bretelle d’accès au Tunnel.
La construction d’un mur équipé de caméras est prévue sur plusieurs kilomètres dans la continuation des grilles déjà posées le long de la rocade d’accès au port, financée par le gouvernement
britannique.
Des volontaires britanniques ont lancé une pétition au gouvernement britannique pour qu’il ne le finance pas.
« Arrêtez la construction d’un mur inutile à Calais
À : Amber Rudd, ministre de l’intérieur britannique (Conservateur)
Arrêtez la construction d’un mur inutile à Calais
Nous devons empêcher la dépense de 1,9 millions de livres des contribuables britanniques pour construire un mur inutile à Calais, le premier mur frontière construit en Europe depuis le mur de
Berlin.
Pourquoi est-ce important ?
Il n’y a aucune preuve soutenant que la construction de défenses frontalières supplémentaires va aider à résoudre la situation à la frontière, et cela va plutôt mettre les réfugiés dans une
situation où ils courent plus de risques de blessures et de mort.
Nous avons besoin d’un meilleur dialogue politique autour de possibilités de passage sûr des réfugiés vers la Grande-Bretagne. En tant qu’un des pays les plus riches du monde, il est de la
responsabilité de la Grande-Bretagne de prendre soin des personnes affectées par la guerre, la pauvreté et les conflits, particulièrement ceux dans lesquels la Grande-Bretagne a une
implication directe en les créant ou les maintenant par des interventions défensives ou par les ventes d’armes. La responsabilité de la Grande-Bretagne est notamment d’accueillir des citoyens
déplacés sur son propre sol.
Le Royaume-uni ne peut pas continuer à être un leader de l’économie mondialisée s’il apparaît qu’il tourne le dos à nos compagnons humains. La Grande-Bretagne n’est pas riche aussi longtemps
qu’elle exerce le raciste à ses frontières, et qu’elle met en œuvre la xénophobie dans ses politiques gouvernementales.
Nous avons besoin d’un meilleur dialogue politique autour de possibilités de passage sûr des réfugiés vers la Grande-Bretagne. En tant qu’un des pays les plus riches du monde, il est de la
.responsabilité de la Grande-Bretagne de prendre soin des personnes affectées par la guerre, la pauvreté et les conflits, particulièrement ceux dans lesquels la Grande-Bretagne a une
implication directe en les créant ou les maintenant par des interventions défensives ou par les ventes d’armes.
Les campements existent à Calais parce que le Royaume-uni a déplacé ses contrôles frontaliers en France, pour essayer d’empêcher la migration vers le Royaume-uni. Depuis que des défenses ont
été érigées en 2014, la migration nette vers le Royaume-uni a augmenté, comme le nombre de réfugiés présents à Calais et les tentatives documentés de franchissement de la frontière. Cela
prouve que ces contrôles ont un impact limité ou pas d’impact sur la migration vers le Royaume-uni.
Le Royaume-uni fait preuve d’une politique de contrôle des frontières rigide et raciste en n’autorisant pas l’immigration de l’extérieur de l’Union européenne de personnes qui peuvent
demander légalement l’asile. Avec comme résultat des personnes bloquées à la frontière à Calais vivant dans des conditions misérables, essayant dangereusement de franchir la frontière pour
rejoindre leur famille et tenter l’asile au Royaume-uni.
Il faudrait maintenant prouver que construire des murs et accroître les défenses à la frontière sont un moyen effectif de traiter la question des réfugiés et de la migration. Cela met plutôt
sous pression les pays voisins et brise les relations internationales avec ces pays.
il est improbable d’arrêter les réfugiés et les migrants voyageant vers le Royaume-uni aussi longtemps qu’il y aura que des guerres seront menées dans le monde. Après le jugement Cholcot, il
est clair que l’implication britannique dans les guerres en Irak et au Moyen-Orient enfreignait les conventions internationales. C’est la responsabilité du Royaume-uni d’accueillir les
réfugiés sur son sol, quand les guerres menées sont les complices de la destruction des sociétés par les ventes d’armes ou l’exploitation économique des ressources.
Le gouvernement britannique semble préférer causer la souffrance de milliers de personnes innocentes qui fuient la guerre et la persécution, et la dépense inutile de million de livres des
contribuables britanniques, que d’essayer de résoudre la question des réfugiés avec humanité.
Arrêtez la construction d’un mur inutile à Calais, et reprenez votre frontière sur votre propre sol.
#pointlesswall #Calais #stopthewall »
Article publié sur passeurs d'hospitalité avec leur aimable autorisation.
Déclaration du défenseur des droits sur une éventuelle destruction du bidonville de Calais
19 Juillet 2016
Il ressort des informations recueillies par le Défenseur des droits lors de sa visite du 30 juin 2016 à Calais, et de certaines déclarations dans la presse, que
l’évacuation de la zone Nord du bidonville jouxtant le centre Jules Ferry pourrait être réalisée dans les prochaines semaines.
Le Défenseur des droits n’a eu de cesse de dénoncer les conditions de vie indignes des exilés résidant sur ce terrain. C’est d’ailleurs au vu des constats dressés dans son rapport
d’octobre 2015 que le juge des référés du Conseil d’Etat a estimé que la carence de l’Etat était de nature à exposer ces personnes à des traitements inhumains ou dégradants.
Il est donc évident que le Défenseur ne se prononce pas en faveur du maintien d’un tel bidonville.
Toutefois, le démantèlement d’un campement dans lequel les exilés viennent de se réinstaller après que la zone Sud de ce même terrain a été évacuée, ne semble pas pouvoir être
réalisée avant que des solutions pérennes et respectueuses des droits fondamentaux des migrants ne soient entreprises en amont.
Des obligations incombant aux pouvoirs publics découlent en effet de prescriptions européennes et internationales, rappelées dans la circulaire interministérielle du 26 août 2012
relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites, et s’imposent à l’égard de tout occupant sans droit ni titre. Ils semblent
qu’elles s’appliquent a fortiori à l’égard des exilés vivant sur la lande de Calais, lesquels ne sont pas des occupants irréguliers comme les autres puisqu’ils ont été
invités à s’y installer par les pouvoirs publics.
Les expulsions des terrains doivent d’abord se faire dans le respect du droit à la protection du domicile et du droit à ne pas être privé d’abri.
La Cour EDH, dans une jurisprudence très constante, estime que les abris de fortune occupant illégalement un terrain doivent bénéficier de la protection de l’Etat en tant que bien
et même en tant que domicile protégé par l’article 8 de cette convention.
Cela signifie que, si en raison de l’existence d’un autre droit fondamental en jeu – le droit de propriété ou la sauvegarde de l’ordre public –, l’expulsion des occupants
doit avoir lieu, elle est perçue comme une atteinte au droit à la protection du domicile des occupants, atteinte à laquelle les autorités doivent remédier en s’assurant que les
intéressés vont pouvoir bénéficier d’un abri.
La balance que doivent opérer les autorités entre ces deux intérêts divergents lorsqu’elles décident d’expulser les occupants sans titre ne doit pas s’effacer devant des
considérations liées à l’insalubrité ou à l’insécurité de ces campements.
Suivant cette jurisprudence, la circulaire interministérielle du 26 août 2012 rappelle qu’en matière d’hébergement et d’accueil, les préfets sont invités à mobiliser
« l’ensemble des dispositifs » et notamment recourir avant l’évacuation, à l’hébergement d’urgence et porter une attention particulière aux personnes les
plus vulnérables.
Aujourd’hui, malgré l’intensification des départs de la Lande vers les centres d’accueil et d’orientation (CAO) implantés sur le territoire national, les 1500 places en containers
dans le centre d’accueil provisoire (CAP) et les près de 400 places dans le centre d’hébergement des femmes, la situation dans la lande de Calais concerne toujours plusieurs
milliers de personnes vivant en zone Nord du terrain. L’évacuation de ce terrain, pour être conforme au droit, ne saurait être mise à exécution avant que les pouvoirs
publics aient recherché de véritables solutions alternatives d’hébergement.
Les expulsions des terrains doivent ensuite se faire dans le cadre du maintien de l’accès aux autres droits fondamentaux, la scolarisation et le suivi médical.
Le droit à la scolarisation de tous les enfants, quelle que soit la situation administrative des parents et des conditions de sa résidence – légale ou non – sur
le territoire de la commune a un caractère inconditionnel. Plusieurs tribunaux ont déjà suspendu l’exécution de mesures d’évacuation pendant des délais plus ou moins importants en
raison de la scolarisation des enfants présents dans les campements illicites.
Lorsqu’un accès aux soins est déjà en cours – comme c’est le cas dans le bidonville de Calais à travers la PASS présente sur site, plusieurs médecins hospitaliers
dédiés et des associations assurant certains soins -, il convient de s’assurer que cet accès ne soit pas interrompu du fait de l’expulsion. Cette exigence trouve son sens dans le
droit à la protection de la santé dont peuvent se prévaloir les occupants en vertu du Préambule de la Constitution, mais aussi de l’intérêt évident que la société a de ne pas
laisser errer sans suivi médical des personnes qui, en raison de leurs conditions de vie très précaires, ont plus de risque de développer certaines pathologies contagieuses.
Au regard des exigences en matière de droit à la santé pour tous et à la sauvegarde de la santé publique, il résulte de ce qui précède qu’aucune évacuation ne doit être
réalisée sans que la continuité à l’accès à la scolarité et aux soins ne soit garantie. S’agissant de la scolarité, ces ruptures seraient d’autant plus paradoxales qu’une
école, qui vient d’être ouverte et de se voir affecter deux enseignantes de l’Education nationale, reçoit certains enfants vivant dans la lande, hors CAP et hors hébergement des
femmes, susceptibles d’être concernés par l’évacuation. S’agissant du suivi médical des habitants, l’évacuation paraitrait tout autant à rebours des efforts importants entrepris
par ailleurs pour assurer dans la lande une meilleure prise en charge médicale des exilés.
Ces obligations incombent aux pouvoirs publics avec une particulière intensité à l’égard des exilés vivant dans la lande de Calais. En effet, la constitution du
bidonville a été concomitante à la création du centre Jules Ferry en mars 2015 assurant certaines prestations dédiées aux exilés (accès aux soins médicaux et infirmiers, centre
d’hébergement pour les femmes et les enfants, distribution des repas, douches, toilettes, moyens pour recharger les téléphones portables et laver le linge).
Parallèlement à la mise en place du centre Jules Ferry, sept lieux de vie ont été vidés de leurs habitants et détruits, et un discours des autorités publiques – mairie et
préfecture – a émergé, visant à persuader les migrants de se rendre sur le terrain attenant à ce centre dans le but de bénéficier des prestations fournies par ce dernier.
Dans son rapport d’octobre, le Défenseur des droits revenait avec précision sur la construction de ce campement que les pouvoirs publics ont longtemps légitimé en assurant que ses
occupants seraient à l’abri de nouvelles évacuation d’un campement. Il soulignait toutefois que cette occupation restait illégale, susceptible de faire l’objet à tout moment d’une
évacuation, fragilisant en cela la situation des exilés qui y résident.
Un an après cette installation, le choix de l’Etat de démanteler la zone Sud du terrain conforte malheureusement cette analyse. A l’instar de la destruction de Sangatte en 2002 et
du « rasage » de la jungle en 2009, l’évacuation de mars 2016 n’a en rien fait disparaitre les exilés. Elle a en revanche fortement détérioré leurs conditions de vie.
Ainsi, aujourd’hui, autant de migrants vivent sur la zone Nord que sur la zone Sud avant le démantèlement mais sur une surface plus restreinte, favorisant la promiscuité et les
tensions entre migrants. Sans véritable anticipation respectueuse des principes précédemment exposés, une nouvelle évacuation conduirait à accentuer encore une fois l’état de
vulnérabilité des exilés déjà éprouvés par un parcours migratoire très difficile. Mais surtout, cette tentative de faire disparaitre les exilés en même temps que leurs abris
serait vaine.
Le Défenseur des droits a d’ailleurs maintes fois constaté, à travers les réclamations dont il est saisi, que le défaut d’anticipation de ces opérations d’expulsion est
contreproductif puisqu’il ne fait que déplacer le problème vers un autre site, imposant aux exilés un « nomadisme » forcé. »
Une dessinatrice avait fait le portrait de Samrawit,la
jeune fille qui est mortelors d'une tentative de passage sur la rocade portuaire la semaine dernière. Voici ce qu'elle écrit :
« Samrawit avait 17 ans.
Elle venait d'Érythrée.
Elle était arrivée à Calais il y a cinq semaines, seule.
Elle voulait rejoindre son grand frère en Grande Bretagne.
Elle était à l'abri à l'hébergement des femmes.
Elle est partie pour le camp de Steenvoorde pour tenter de passer le retrouver.
Lorsque ce camp a soudainement été démantelé il y a une semaine elle est revenue, comme beaucoup de ceux qui s'y trouvaient, à Calais.
Le lendemain, un camion l'a percutée sur la route où elle se trouvait avec d'autres réfugiés cherchant en panique à arrêter le traffic pour "passer".
Le camion ne s'est pas arrêté.
Avec toutes les caméras qui surveillent toutes ces rocades et autoroutes, on imagine que l'enquête s'il y en a une, aboutira?
Samrawit était mineure, elle relevait de la Protection de l'Enfance. Elle aurait dû pouvoir retrouver directement son frère en Grande Bretagne.
Le démantèlement d'un camp a un coût humain terrible!
Les femmes, les éducateurs et toute l'équipe de l'hébergement des femmes, ont un immense chagrin.
Dessiner Samrawit a été me confronter à un regard d'une profondeur, d'une gravité et maturité exceptionnelles.
Je pense au titre d'une superbe série de dessins d'Asger Jorn