Les camps du Nord-Pas-de-Calais

Étant donné son histoire et sa situation géographique, Calais est emblématique de la présence de personnes qui tentent de passer en Grande Bretagne. Depuis l'automne 2015 et l'augmentation soudaine d'exilés sur son territoire, la commune de Grande-Synthe, près de Dunkerque, est également médiatisée pour cela. Les autres lieux de passage sont moins connus.
Le long du littoral, non loin des ports tournés vers la Grande Bretagne, il y a des campements à Dieppe, à Ouistreham (près de Caen), à Cherbourg, et à Roscoff.  Mais il y a aussi d'autres campements dans le Nord et le Pas de Calais, plus éloignés des côtes, le long des autoroutes qui mènent au port de Calais.
Ces campements sont proches des aires de services, de repos ou de péage, là où s'arrêtent les camions qui se rendent ensuite en Grande-Bretagne.


Le campement de Norrent-Fontes

- Historique du campement de Norrent-Fontes:

* Depuis la fin des années 90: des exilés passent par les alentours de l'aire d'autoroute de Saint-Hillaires Cottes.
* Entre 2000 et 2008: les expulsions et les violences policières sont fréquentes
* 2008: création de Terre d'Errance
* En 2008, la nouvelle municipalité, menée par Marc Boulnois, met un terrain municipal à disposition des exilés et y apporte de l'eau à partir de 2010.
* Décembre 2010: la préfecture met la mairie en demeure de détruire le campement. La mairie refuse, argumentant du fait qu'une destruction augmenterait encore la précarité dans laquelle se trouvent les femmes et les hommes qui transitent par là.
* Janvier 2011: une marche puis une réunion publique de soutien à la municipalité rassemblent plus de 500 personnes dans le village.
* 2011: création du réseau des élus hospitaliers
* Janvier 2012: destruction du campement par la préfecture
* Printemps 2012: construction, au même endroit, de 4 abris, financés par le conseil régional Nord-Pas de Calais et par le Réseau des Elus Hospitaliers. Construits par Médecins du Monde, Terre d'Errance et les exilés présents.
* Hiver 2013: la préfecture finance le chauffage des abris et un poste de travailleuse sociale.
* Automne 2014: la nouvelle municipalité, menée par Bertrand Cocq, menace de ne plus amener d'eau au camp, met sa menace à exécution pendant une journée avant de revenir sur sa décision.
* Mai 2015 un incendie accidentel détruit 2 des 4 abris sans faire de victime. Emmaüs France fait dons de tentes aux personnes qui se retrouvent sans rien. 
Certaines tentes sont posées sur un terrain privé proche des abris restants.
* Été/automne 2015: Terre d'Errance reconstruit un abri à l'emplacement des deux détruits (ce qui lui vaudra d'être mise en cause dans une enquête du parquet pour non respect du droit de l'urbanisme).
* Automne/hiver 2015 /printemps 2016: la préfecture finance deux postes de travailleurs sociaux au campement.
* Été 2016: la municipalité et les propriétaires du terrain privé entament des démarches judiciaires pour faire détruire en campement. L'audience au tribunal de Grande Instance de Béthune est prévue le 27 juillet, à 14h


le campement de Chocques

Le campement de Chocques a été détruit suite à une procédure judiciaire. 

Pour l'instant l'aire de service qui lui était liée est fermée, les migrants ne peuvent donc plus essayer de passer par cet endroit.


Origine des migrants de passage à Chocques et à Norrent-Fontes

Soudan

Le conflit persiste au Darfour (il a débuté en 2003) et dans les états environnants. Il implique des opposants au président soudanais Omar el-Béchir et les forces loyales. Selon l'ONU, des dizaines de milliers de civils fuient les régions des combats et se trouvent dans une situation humanitaire désespérée. Ils manquent de tout

Les droits fondamentaux sont violemment réprimés par le Service national de la sûreté.

L'actuel président, au pouvoir depuis 27 ans  est sous le coup de deux mandats d'arrêt de la cour pénale  internationale : crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide lors du conflit au Darfour qui a fait 300 000 morts.

 

Erythrée

L'Erythrée est sous régime dictatorial depuis plus de 15 ans.  L'Etat contrôle tout, il n'y a qu'un seul parti et aucune opposition n'est tolérée. La surveillance est omniprésente : les communications sont hautement surveillée, les déplacements contrôlés et limités. Le gouvernement pour contrôler la jeunesse, impose un service militaire. Le Service national obligatoire se prolonge souvent pour une durée indéterminée.

Il est très difficile de quitter le territoire : cela est possible soit en payant des fonctionnaires corrompus soit en essayant de sortir illégalement. Mais ordre est donné de tirer sur toute personne essayant de traverser la frontière.

 

Seules quatre confessions religieuses sont autorisées ; toutes les autres sont interdites et leurs membres arrêtés et emprisonnés.

Pour plus d'informations : cliquez ici

Érythrée, un naufrage totalitaire, par Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Franck Gouéry, éd. PUF, 2015, 344 pages, 21 euros.

Reportage récent sur france24

 

Ethiopie

En 1998, l'Erythrée envahit l'Ethiopie et entraîne une guerre qui durera deux ans, faisant 80 000 morts. Les troupes éthiopiennes en sortent vainqueurs, mais les tensions demeurent entre ces deux pays limitrophes. En juin dernier, des affrontements ont eu lieu le long de la frontière.

Actuellement la situation intérieure reste perturbée : début 2016, des manifestations d'opposants ont été réprimées en faisant près de 140 morts.

De même, les autorités françaises déconseillent de se rendre dans la région de Gambella, où d'après les autorités éthiopiennes des combattants venant du Soudan du Sud ont déjà faits 208 morts.